Interwiew de Katherine
En octobre 2010, Katherine Jackson accepte d'ouvrir les portes de la propriété familiale des Jackson à l'animatrice de talk-show Oprah Winfrey.
Lors de l'interview, les enfants du Roi de la Pop ont également tenu à prendre la parole afin de rétablir la vérité sur leur père.
Au début de l'émission, Katherine Jackson accueille Oprah Winfrey dans la maison des Jackson, sur Hayvenhurst Avenue, à Encino (Californie). Elle est toute de bleue vêtue, ce que ne manque pas de remarquer la journaliste qui la serre dans ses bras. "Voici donc la célèbre Hayvenhurst", commente-t-elle. "Ca y est !" "Nous vivons ici depuis quarante ans", déclare Katherine Jackson. "Dans cette maison ?" "Oui !"
Voix-off : En 1949, Katherine Jackson, fille d'un ouvrier de l'acier, épousait Joe Jackson dans une petite ville située juste en périphérie de Gary, Indiana. Au cours des dix-sept années suivantes, ils ont élevé neuf enfants dans cette minuscule maison qui n'avait qu'une seule salle de bains. Le budget était serré... mais tout ceci a changé quand Marlon, Tito, Jackie et Michael sont devenus les Jackson 5. Ces princes de la pop ont fait le tour du monde et ont vendu plus de 250 millions d'albums. En 1971, les Jacksons ont quitté leurs racines modestes en Indiana et ont déménagé dans cette propriété d'Encino, en Californie, connue sous le nom d'Hayvenhurst.
"Nous sommes donc assises dans la maison où, il y a quarante ans, vous avez amené votre famille pour créer cette vie totalement nouvelle en Californie. Comment était-ce, à l'époque, d'arriver dans cette maison ? J'imagine que venant de cette petite maison de quatre pièces, vous avez dû avoir l'impression d'entrer dans un manoir en mettant les pieds dans cet endroit !" "C'était le cas". "Oui ?" "Oui".
"Quels sont vos meilleurs souvenirs de Michael à la période où il grandissait dans cette maison ?" "Lui et son frère Randy ont grandi ensemble. Donc ils grandissaient, ils répétaient, ils composaient et... on avait un studio aussi. Ils y ont écrit... comment ça s'appelait déjà... Dancing Machine !" "Dancing Machine, ils l'ont faite là ?" "Oui, ils l'ont écrite là".
(Diffusion d'un extrait de Dancing Machine).
"Donc quand vous êtes arrivée dans cette maison, vous étiez déjà assez connus ?" "Oui". "C'était l'époque où je rêvais de vous avoir comme belle-mère, vous le saviez ? J'étais amoureuse de Jackie Jackson, c'était mon Jackson préféré". Katherine se met à rire et Oprah continue : "Vous savez, j'avais l'habitude de regarder les dessins animés des Jacksons et à chaque fois que je voyais les Jackson 5, je disais 'Je vais épouser Jackie Jackson un jour, Jackie Jackson'. Bon, ça n'a pas marché mais peu importe". "A l'époque, de quoi rêviez-vous pour vos enfants et votre famille ?" "Je voulais juste qu'ils soient de bons citoyens, de bons pères - ce qu'ils sont... ce qu'ils sont tous".
"Vous avez écrit ce livre pour lui, en guise d'hommage, ça s'appelle 'Never Can Say Goodbye'. Pourquoi avoir voulu faire ça ?" "J'ai voulu le faire pour ses fans et pour les gens qui ne le comprenaient pas bien. Et j'ai juste raconté des anecdotes sur lui. Et..." "Vous pensez qu'on le comprenait mal ?" "Oui, je le pense". "Quand j'ai parcouru ce livre... Ce livre est composé de très nombreux portraits de famille que bon nombre d'entre nous n'avions jamais vus... mais celui-ci m'a marquée parce que c'est l'image que je garde de lui. Quelle image gardez-vous de lui quand vous pensez à votre fils, Michael Jackson ? Est-ce ce portrait que vous voyez dans votre esprit ?" La voix de Katherine Jackson se brise alors qu'elle tente de décrire une image bouleversante. "C'est cette image pour moi. Mon bébé. Dans mes bras. Ma mère lui donnant son nom... C'est ma mère qui a choisi son prénom".
"Je vous pose la question, n'ayant jamais eu d'enfants moi-même comme vous le savez : je me demande si une mère a dans son cœur une image de son enfant ou pas ?" "Bien sûr". "Oui ?" "Bien sûr". "Et est-ce le visage de ce petit garçon que vous [gardez en mémoire] ?" "Oui". "C'est l'image que vous gardez". "Oui... et parfois, dans la journée, j'entends son rire dans ma tête. Il était toujours en train de taquiner ses frères et de rire avec eux, quand ils répétaient ou qu'ils se préparaient à quitter la ville, il faisait toujours des blagues". "Un farceur ?" "Oui".
Oprah Winfrey explique : "Mais en ce qui concerne son apparence, vous savez, en tant que personne publique, on l'a vu se transformer et l'impression que ça nous donnait, c'est qu'il continuait à subir des opérations". Katherine Jackson a expliqué que son fils avait subi plus de deux opérations .
Oprah lui demande si elle avait le sentiment, en tant que mère, de pouvoir parler à ses enfants - et à Michael Jackson en particulier - lorsqu'elle avait le sentiment que quelque chose n'allait pas.
(Coupure publicitaire).
Évoquant par la suite l'interview qu'elle a tournée avec Lisa Marie Presley, Oprah Winfrey explique : "Pour la première fois, j'ai senti qu'elle l'aimait vraiment". "C'était le cas". "Qu'elle l'aimait vraiment beaucoup. Qu'avez-vous pensé... Je lui ai dit que personne au monde ne savait quoi penser de ce mariage ! Qu'en avez-vous pensé quand Michael vous a annoncé qu'il épousait Lisa Marie ?" "Ca a été une surprise pour moi. Il m'a appelée après l'avoir épousée, il m'a appelée et il m'a dit 'Je vais te la passer'. Et il me l'a passée et j'ai dit 'Ce n'est pas elle'. 'Mais si !' On n'aurait pas dit que c'était elle, elle avait une voix forte et je ne le savais pas. Je pensais qu'elle parlait"... (Katherine Jackson se met à chuchoter et Oprah lui répond en chuchotant avec humour) "Vous pouvez le dire à haute voix". La mère de Michael Jackson explique qu'elle n'avait jamais rencontré Lisa Marie avant qu'elle n'épouse son fils.
Oprah Winfrey lui confie que Michael Jackson lui avait parlé de l'amour inconditionnel qu'il éprouvait pour sa mère et demande à Katherine si elle le percevait. "Oui, bien sûr", répond-elle. "Et je l'aimais vraiment".
"Est-ce que le 25 juin a été un choc pour vous ?" enchaîne la journaliste. "Oui", répond-elle d'une voix chargée d'émotion. "Le pire jour de ma vie".
Voix-off : Le 25 juin 2009, un appel au 911 est passé depuis cette maison de Los Angeles. "J'ai besoin d'une ambulance aussi vite que possible". A l'intérieur, Michael Jackson est inconscient. "On a ici un homme qui a besoin d'aide. Il ne respire pas. On essaie de lui faire le bouche-à-bouche mais il ne respire pas". "D'accord". Selon un rapport du médecin légiste, le sang de Michael contenait des concentrations létales de Propofol, un puissant anesthésique généralement administré uniquement dans des hôpitaux. Le Dr Conrad Murray, qui est peut-être la dernière personne à avoir vu Michael en vie, essaie de pratiquer une réanimation cardio-pulmonaire. "Est-ce que quelqu'un l'a vu ?" "Oui, on a un médecin personnel ici avec lui, Monsieur". "Quelqu'un a-t-il vu ce qui s'était passé ?" "Non, juste le médecin, Monsieur. Le médecin était la seule personne présente". Des équipes de tournage se sont précipitées sur les lieux. "Michael Jackson : on prétend qu'il a été transporté en urgence à l'hôpital".
"Où étiez-vous ?" demande Oprah Winfrey à Katherine. "J'étais allée faire du prosélytisme le matin et Joe m'avait appelée"... "Du prosélytisme ?" "Je suis Témoin de Jéhovah". "Je sais... mais quand vous dites 'prosélytisme', c'est faire du porte-à-porte ?" "Oui... mais c'était plus tôt". "Vous faites encore ça ?" "Oui". "Oh mon Dieu !" s'exclame Oprah, surprise. "Et quand je suis rentrée à la maison, j'ai reçu un appel me demandant de venir à l'hôpital", poursuit Katherine. "Mais Joseph avait appelé entre temps et il m'a dit que quelqu'un avait quitté la maison de Michael dans une ambulance et que le corps était entièrement recouvert... Et j'ai prié... sur tout le trajet jusqu'à l'hôpital".
"Ils m'ont donc appelée et ils m'ont dit 'Venez à l'hôpital, Michael est à l'hôpital'". Ils ne lui ont pas dit par téléphone qu'il était décédé. Elle s'est donc rendue sur place "et mon neveu n'arrêtait pas de me dire 'Prie, Kate, prie juste pour qu'il aille bien'". "Saviez-vous, au fond de vous, [qu'il était mort] ?" "Je l'avais plus ou moins senti... mais j'espérais que ce ne serait pas le cas". "Et quand vous entendez 'Venez à l'hôpital, c'est Michael'. Pour moi, il était malade. Ils ne m'ont pas dit qu'il était mort. Ils voulaient que je vienne à l'hôpital.
"Quand vous êtes arrivée à l'hôpital, qui vous l'a annoncé ?" "Ils ont demandé au médecin de me le dire. Nous avons attendu longtemps avant qu'il rentre pour nous l'annoncer, je crois qu'il ne voulait pas le faire non plus... mais le médecin a dû le faire. Le Dr Murray". "C'est le Dr Murray qui vous l'a dit ?" Elle acquiesce : "Ca a pris tellement longtemps que je lui ai dit 'Qu'est-ce qui s'est passé ?' Et je lui ai demandé 'Comment il va ? Comment il va ? Est-ce qu'il s'en est sorti ? Comment il va ?' Et il m'a répondu 'Non... C'est fini'". Elle se met à pleurer et Oprah Winfrey lui prend la main pour tenter de la réconforter.
"Qui était avec vous à ce moment là ?" "Mon neveu. Les enfants étaient là, ses enfants... Ils étaient dans une autre pièce. Je ne savais pas qu'ils étaient là et... ils ont fait entrer les enfants". Elle explique que le moment a été particulièrement douloureux. "Ils pleuraient. Et Paris... je pensais qu'elle allait s'évanouir, elle disait 'Je ne peux pas y arriver sans toi, je veux être avec toi, je veux partir avec toi'. Et, vous savez, je me suis sentie tellement mal pour eux", avoue Katherine. "Qui l'a annoncé aux enfants ?" interroge Oprah. "Quelqu'un l'a dit aux enfants. Quand ils sont entrés, ils pleuraient". "Quelqu'un leur avait dit ?" "Quelqu'un leur avait dit", confirme Katherine. "Et Paris a dit 'Je veux être avec toi' ?" "Oui, 'je veux aller avec toi, je ne veux pas partir sans toi'", explique la mère de Michael Jackson en reprenant les mots de la petite fille et en essuyant quelques larmes.
"Vous essayez donc d'assembler les pièces du puzzle et vous découvrez que, d'après ce qu'on entend à ce moment là, sa mort résulte d'une overdose présumée de médicaments. Avez-vous été choquée d'apprendre que c'étaient les médicaments ?" "Je n'ai pas entendu que c'était une overdose. J'ai entendu que c'était le Propofol, je crois que c'était une overdose de Propofol". "Oui, une overdose de Propofol". "Vous savez, c'est pour... Quand vous subissez des opérations, ils vous endorment..." "Une anesthésie", interrompt Oprah. "Oui, une anesthésie, c'est tout à fait ce dont il s'agit". "Avez-vous été surprise ? Etait-ce la première fois que vous entendiez qu'il prenait ce médicament ?" "Oui, la toute première fois".
(Coupure publicitaire).
"Ce qui, selon moi, était remarquable, c'est que pendant le procès en 2005, vous étiez dans cette salle d'audience absolument chaque jour", se souvient Oprah. "Oui", répond Katherine en esquissant un sourire. "Comment avez-vous vécu ça ?" "Eh bien, ce n'était pas dur pour moi parce que c'était mon bébé qui affrontait ce procès et que je savais qu'il était innocent. Le chose la plus difficile, c'était [de penser au] jury. Le jury le croirait-il ? Est-ce qu'ils allaient l'envoyer en prison ? C'était tellement dur... Et j'ai prié pour que la vérité éclate, je me suis dit 'Si seulement ils connaissaient la vérité, il sortirait de ce tribunal'. Et c'est ce qui s'est produit", conclut-elle, éprouvant beaucoup de difficultés à parler et retenant ses larmes. "Je ne peux parler de rien sans pleurer parce que... c'était une période éprouvante". "C'était une période éprouvante"... "Pour lui et ce que je ressens, c'est que toute sa vie il a dû affronter des choses comme ça, ils racontaient juste des mensonges sur lui".
"Est-ce qu'un jour, pendant un seul instant, vous vous êtes dit qu'il existait une possibilité qu'il ait pu être coupable d'avoir abusé sexuellement d'un enfant ?" "Non. Jamais. Parce que je savais qu'il aimait les enfants, il côtoyait tout le temps des enfants et c'est la seule raison pour laquelle ces gens qui ont fait ça... Ils savent qui ils sont, je ne cite pas de noms, ils savent qui ils sont. Le fait qu'il ait été proche de ces enfants tout le temps est la seule raison pour laquelle ils ont pu faire croire aux gens qu'il avait fait quelque chose. Michael me demandait sans cesse 'Maman, pourquoi est-ce qu'ils m'accusent sur le sujet qui compte le plus pour moi ? Je préférerais m'ouvrir les veines plutôt que de faire du mal à un enfant', il disait toujours ça".
"Comment allait-il à cette période ? Quand on revoit les images de cette période, il semble qu'à un moment donné, il entrait au tribunal en étant un peu à côté de ses pompes... Qui sait s'il était sous l'emprise de médicaments ou pas... Vous vous rappelez de ce jour où il est venu portant ce qui ressemblait à un pyjama". Katherine met les choses au clair : "Eh bien, il est venu en pyjama parce qu'il est allé à l'hôpital. Il est tombé... Il avait fait une chute... On l'y a emmené avant le lever du jour parce qu'il est tombé et qu'il a dû être transporté en urgence à l'hôpital. On allait être un peu en retard et le juge a dit 'Si vous n'arrivez pas dans tel délai, on va garder l'argent de la caution... je crois que c'était quelque chose comme 3 millions de dollars... et on ne lui rendra pas'. Donc l'avocat a appelé et il a dit 'Venez immédiatement'. Donc il est venu en pyjama parce que c'est dans cette tenue qu'il était allé à l'hôpital !"
"Ce procès l'a-t-il transformé ?" demande Oprah. "Oui", répond Katherine. "Racontez-moi comment ?" "Parce qu'il avait l'habitude de faire confiance aux gens. Son problème, c'est qu'il leur faisait trop confiance. Et après ce procès, il ne faisait plus confiance à personne". "Vraiment ?" "Il me disait toujours 'Maman, je ne fais confiance à personne. La seule personne en qui j'ai confiance, c'est toi'".
(Coupure publicitaire).
"Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez dire au Dr Conrad Murray ?" demande Oprah. "J'ai réfléchi des milliers de fois à ce que je lui dirais", répond Katherine. "Pourquoi n'a-t-il pas pris soin de mon enfant ? Pourquoi a-t-il quitté la pièce ? Pourquoi lui a-t-il donné ça ? 'C'est très dangereux, alors pourquoi l'avez-vous fait ?'" "Pensez-vous qu'il a assassiné votre fils ?" interroge Oprah. "Je ne peux pas l'accuser de meurtre. Je ne sais pas si c'était un accident ou si c'était intentionnel. Je ne veux pas entrer dans les détails mais j'ai mon idée sur la question. Simplement, je ne veux pas en parler".
"Vous savez, on entend souvent que 'Le temps panse toutes les plaies'. Est-ce vrai pour vous en ce qui concerne la perte de votre fils ?" "Non", répond Katherine Jackson catégoriquement. "Pas du tout". "Je ne pense pas que ce sera le cas un jour. Je crois que je ne m'en remettrai jamais. Ça ira mieux mais il y a des jours où c'est comme si ça venait tout juste de se produire". "C'est comme ça que vous le vivez ?" "Oui. A chaque fois que j'ai l'occasion de parler de Michael, les larmes me montent aux yeux et ça fait mal. Ça fait vraiment mal".
"Maintenant, vous élevez donc ses enfants". "Oui". "A quelle fréquence voyiez-vous les enfants avant, les connaissiez-vous bien ?" "Je les connaissais, je ne peux pas dire que je les connaissais très, très bien mais je les connaissais suffisamment bien, je leur rendais visite sans cesse comme le font toutes les grand-mères". "Que pensez-vous de la manière dont il les élevait ? Vous savez, la seule chose que le monde entier savait concernant l'éducation qu'il donnait à ses enfants, c'est la fois où il a montré Blanket par la fenêtre et les fois où on les voyait marcher près de lui avec des voiles sur le visage. Que pensiez-vous de ça ?" "Je n'approuvais pas mais je ne lui ai rien dit à ce sujet. Mais j'ai entendu leur mère... leur mère biologique... Elle m'a expliqué que c'était son idée et pas celle de Michael". "Vraiment ?" "Oui". "De les couvrir ?" "Oui". "Je suppose que lorsque vous dites que vous n'approuviez pas le fait qu'ils se promènent avec des voiles sur le visage, c'est parce que vous pensiez que ce n'était pas bon pour eux... ou pas bon pour lui ?" "J'avais peur de ce que les gens diraient. Je sais comment pensent les gens et comment ils peuvent dire des choses affreuses sur lui".
"Dites-moi, si vous pouvez, comment c'était... Parce que les enfants ont été amenés dans cette maison immédiatement, le soir de sa mort. Ca a dû être trau-ma-ti-sant ! Traumatisant..." "Oh mon Dieu", laisse échapper Katherine. "Parce que vous faisiez face à votre chagrin, ils faisaient face à leur chagrin et cette maison toute entière était dans la peine. Qu'est-ce qui vous a donné la force d'affronter tout ça ?" "Eh bien, vous savez, ce qui m'a brisé le coeur plus que tout au monde, c'est quand les gens de l'hôpital nous ont dit 'Vous pouvez partir maintenant' et que Paris m'a demandé 'Mamie, où est-ce qu'on va ?' Ca m'a brisé le coeur, c'était déchirant. Je lui ai dit 'Tu rentres à la maison avec Mamie. Tu ne veux pas ?' Et elle m'a dit : 'Si, c'est là qu'on veut aller'. Mais elle m'a dit... oh mon Dieu... je n'arrive pas à le raconter" poursuit Katherine en retenant ses larmes. "Mamie, où va-t-on", répète Oprah Winfrey.
"Vous les ramenez donc à la maison. Il y avait déjà certains des enfants de Jermaine qui vivaient là, dans la maison, et certains des enfants de Randy. Comment avez-vous réussi à les intégrer... est-ce quelque chose qui s'est fait naturellement ?" "Ca s'est fait naturellement. Ils ont noué des liens dès l'instant où ils sont arrivés. Les enfants ont noué des liens, ils se sont beaucoup amusés, ils ont fait beaucoup de choses que les enfants n'avaient pas faites avant : ils voulaient... ils appelaient ça 'aller faire du camping' donc on a ramené des tentes et on a installé un mini campement dans le jardin. Ils ont fait beaucoup de choses ensemble et j'ai fait tout ce qu'ils voulaient faire à ce moment là, parce qu'en perdant leur père, tout leur univers s'écroulait. Ils ne connaissaient que Michael, ça a ébranlé tout leur univers et ça me brisait le coeur".
"Mme Jackson, je trouve ça incroyable. Ces enfants vivaient en quelque sorte dans leur propre 'monde Michael Jackson'. Est-ce vous qui avez décidé qu'ils devraient intégrer une école normale et ne pas suivre de cours à domicile ?" "Oui, mais ils m'en ont parlé. On en a discuté, on en a discuté avec les enfants et Paris avait dit qu'elle ne voulait pas y aller. Prince était le seul à vouloir y aller. Et puis... après que Prince ait décidé d'y aller, en voyant l'école, elle a été séduite et elle a voulu y aller. Le plus jeune, Blanket, a dit au départ qu'il n'irait jamais. Mais quand les enfants reviennent et racontent à quel point ils passent de bons moments, qu'ils parlent de leurs amis - leurs amis viennent à la maison... eh bien maintenant, il veut y aller. Peut-être qu'il ira l'année prochaine". "En quelle classe sera-t-il l'an prochain ?" "En CM1 (Note : quatrième année d'école primaire)".
"Vous pensez qu'il est temps pour lui d'y aller, vous voulez qu'il y aille ?" "Je pense qu'il n'est pas encore prêt à y aller parce qu'il est encore timide. Il est très timide".
"Vous pensez que c'est bon pour les enfants de sortir publiquement sans être voilés, vous pensez que c'est bien ?" "Oui, je le pense. Je pense... et je crois qu'ils apprécient aussi. Ils ne l'expriment jamais mais je le pense". "Selon vous, comment s'adaptent-ils à la situation ?" "Très bien. Très bien". "Est-ce qu'ils disent que leur père leur manque ? Ont-ils réussi à partager ça avec vous ? Ou pensent-ils que ça vous attristerait trop ?" "Eh bien, ce dont ils parlent, c'est... 'Papa ferait ci, Papa ferait ça'. Ils disent toujours 'C'est comme ça que Papa faisait'. Paris est très émotive. Elle parle de lui tout le temps. C'est la plus forte. Toutes les photos sur les murs de sa chambre sont des photos de Michael. Je ne sais pas comment elle arrive à le regarder sans pleurer. J'en suis incapable !"
"Le titre de votre livre, c'est 'Katherine Jackson - Never Can Say Goodbye ; The Katherine Jackson Story' (NdT : "Ne jamais pouvoir dire au revoir ; L'histoire de Katherine Jackson")... Vous pensez à lui tous les jours ?" "Tous les jours. Ces choses là ne passent pas. Il n'y pas un seul jour où je n'y pense pas. Et parfois, je me déteste de ne pas arrêter d'y penser mais je ne peux pas m'en empêcher". "Est-ce que vous y pensez toujours avec tristesse ou est-ce que parfois... ?" "Parfois, j'y pense avec le sourire". "Vous y pensez avec le sourire ?" "Je pense aux choses qu'il avait l'habitude de faire, ce qu'il faisait quand il était petit, certaines blagues qu'il racontait... mais il est toujours présent dans mon esprit". "Vous avez l'impression qu'il est avec vous ?" "Eh bien, dans mes souvenirs... A travers tout ça... Mais... J'ai beaucoup de bons souvenirs. C'est tout. C'est quelque chose qu'on ne peut pas vous enlever".
(Coupure publicitaire). "Vous savez, Monsieur Jackson, je suis vraiment surprise de vous voir ici", commente Oprah Winfrey en découvrant Joe Jackson. "Parce que, vous savez, les gens racontent que vous êtes divorcés". "On n'est pas divorcés", rétorque Katherine. "Mais... vous n'avez pas déposé une demande de divorce ?" interroge Oprah. "Non, jamais". "Jamais ? De toute évidence, vous avez l'air de bien vous entendre", commente la journaliste. "On ne se dispute pas", déclare Joe. "Vous ne vous disputez pas". "Non", répond Joe. "De quoi êtes-vous fier chez Mme Jackson ?" "C'est une personne extraordinaire", répond Joe. "Mais je pense qu'elle est trop complaisante avec les gens, elle est exactement comme Michael".
Pensez-vous qu'il avait peur de vous ? Non. Peut-être qu'il avait peur quand il faisait une bêtise et que je le corrigeais. Mais je ne le battais pas. Je ne l'ai jamais battu comme le prétendent les médias. C'est lui qui m'a dit que vous le battiez. JJ : Je suis content que son éducation [l'ait empêché de tomber dans la drogue et de finir en prison, contrairement à beaucoup d'autres jeunes de Gary].
Mettons les choses au clair : enfant, j'ai été battue parce que notre culture voulait ça. Avez-vous élevé vos enfants de la même manière ? JJ : Battus ou fouettés ? C'est pareil… Les marques des coups dans le dos sont les mêmes… Oui mais quand vous dites « battre »… D'accord, alors c'est le mot « battre » qui vous gêne… Le terme « fouetter » aussi… KJ : C'est encore pire ! Bon, alors qu'utilisiez-vous pour corriger vos enfants ? KJ : [À Joe] Autant l'admettre : c'est comme ça que les Noirs élevaient leurs enfants. OW : [À Katherine] Vous pouvez me répondre alors… Il se servait d'une ceinture. Sachant ce que vous savez aujourd'hui, auriez-vous agi différemment ? Auriez-vous été un père différent ? Je les aurais punis et fouettés avec une ceinture s'ils faisaient des bêtises pour leur éviter d'avoir des ennuis et d'aller en prison. Mes enfants n'ont jamais fait de prison, neuf enfants ! Et c'est une bonne chose. Regrettez-vous les coups de ceinture ?
Non, parce que ça leur a évité les ennuis et qu'ils sont restés de bons gosses. À quel moment avez-vous décelé quelque chose de particulier chez Michael ?
Tout petit. À l'époque on avait une de ces vieilles machines à laver à agitateur qui faisaient tout un tas de bruits saccadés. C'était encore un bébé, je dirais qu'il avait un peu plus d'un an, il marchait, il buvait son biberon et dansait au rythme de la machine à laver ! Wow…
On s'est dit que ce petit était un sacré phénomène. JJ : Oh que oui…
Ce que les enfants de Michael Jacksont ont déclaré à Oprah Winfrey
"J'avais un peu l'impression que personne ne comprenait à quel point c'était un bon père. C'était le meilleur cuisinier du monde. C'était juste un père normal ", a ainsi confié Paris, 12 ans. "Il faisait le meilleur pain perdu du monde. Il préparait les meilleurs petits-déjeuners du monde".
Prince et Paris l'ont décrit comme un père strict mais jamais avare de son temps dès lors qu'il s'agissait de ses enfants. "Il a essayé de nous élever sans qu'on sache qui il était mais ça n'a pas vraiment marché", a confié Paris avec un sourire.
Tous deux ont partagé quelques souvenirs marquants de Michael Jackson : "Quand nous étions à Bahreïn, on se levait toujours de bonne heure et on allait marcher sur la plage", a raconté Prince, tandis que sa soeur s'est remémoré : "Un jour, nous étions sur le toit du Luxor à Las Vegas, on voyait toutes les lumières de la ville. On a mangé des Snickers et bu du soda. Parfois, il m'emmenait au musée parce qu'on aimait l'art tous les deux. On jouait à chat dehors . Il nous a offert Kenya [leur chien] il y a quatre ans".
Prince est toujours passionné par le cinéma, comme il l'était déjà étant plus jeune. Il a affirmé qu'il souhaitait "produire des films et en réaliser". Paris aimerait devenir actrice. "Je fais parfois des impros que j'avais l'habitude de faire avec mon père", a-t-elle expliqué.
Blanket, pour sa part, s'est très peu exprimé pendant l'interview. Il a simplement acquiescé à une question d'Oprah Winfrey lui demandant s'il était encore scolarisé à domicile et a affirmé que si son frère Prince arrivait à échapper à toutes les punitions de Michael Jackson, ce n'était pas son cas.
Source: A.P